Bertrand Chamayou 6
Bertrand Chamayou ©Jean-Louis Guillermin

Bertrand Chamayou

 

NOTES DE PROGRAMME :

Alors que je réfléchissais à un projet pour apporter une contribution au bicentenaire du compositeur hongrois, l’envie de relever le défi de cette oeuvre fleuve s’est très vite emparée de moi, me poussant ainsi à réaliser mon propre pèlerinage au coeur de la création lisztienne.
Ce bicentenaire ne me paraît pas d’ailleurs complètement superflu, et j’espère que l’année 2011 aura été l’occasion, ne serait-ce que grâce à une quantité de répertoire brassé supérieure à l’accoutumée, d’explorer encore un peu plus la diversité de cette musique et de poursuivre ainsi la voie empruntée par quelques précurseurs comme Arrau, Bolet, Richter, Kempff ou Brendel pour redorer une réputation malmenée, voire éreintée dans le passé (parfois par les interprètes eux-mêmes), et dont quelques séquelles ont encore aujourd’hui bien du mal à se résorber.
Cependant, le cycle est très rarement donné dans son intégralité (pour preuve les intégrales au disque ne sont pas légion), et sur un total de vingt-six pièces, seulement une petite dizaine figurent régulièrement dans les programmes de concert, dont Au bord d’une source, la Vallée d’Obermann, les Sonnets de Pétrarque (surtout le 104), Après une lecture du Dante, la Tarentelle de Venezia e Napoli et Les Jeux d’eau de la Villa d’Este. Il n’est pas exagéré de dire que les autres sont relativement ignorées, en particulier la quasi-totalité de la Troisième Année.
On compte par ailleurs dans le cycle divers échantillons du génie incontestable de Liszt dans l’art de la transcription. Ainsi les Trois Sonnets de Pétrarque avaient-ils été écrits à l’origine sous forme de mélodies pour voix et piano, avant d’être réécrits pour le piano seul, l’auteur s’administrant le traitement qu’il a maintes fois appliqué avec succès aux lieder de Schubert, de Schumann, de Mendelssohn, de Beethoven, de Chopin et d’autres.
Sans compter, toujours dans le registre folklorique, ces chants traditionnels du canton de Fribourg que sont les Ranz des vaches et Ranz de chèvres, qui fournissent leur substance à la Pastorale et au Mal du pays.
C’est peut-être le moment le plus poignant du cycle, lorsque, après presque deux heures d’effusion romantique, de torrents de passions et de tourments, ce mélange de noirceur désespérée et de pureté céleste élève soudain l’auditeur loin des sentiments terrestres.

NOTES DE PROGRAMME :

Alors que je réfléchissais à un projet pour apporter une contribution au bicentenaire du compositeur hongrois, l’envie de relever le défi de cette oeuvre fleuve s’est très vite emparée de moi, me poussant ainsi à réaliser mon propre pèlerinage au coeur de la création lisztienne.
Ce bicentenaire ne me paraît pas d’ailleurs complètement superflu, et j’espère que l’année 2011 aura été l’occasion, ne serait-ce que grâce à une quantité de répertoire brassé supérieure à l’accoutumée, d’explorer encore un peu plus la diversité de cette musique et de poursuivre ainsi la voie empruntée par quelques précurseurs comme Arrau, Bolet, Richter, Kempff ou Brendel pour redorer une réputation malmenée, voire éreintée dans le passé (parfois par les interprètes eux-mêmes), et dont quelques séquelles ont encore aujourd’hui bien du mal à se résorber.
Cependant, le cycle est très rarement donné dans son intégralité (pour preuve les intégrales au disque ne sont pas légion), et sur un total de vingt-six pièces, seulement une petite dizaine figurent régulièrement dans les programmes de concert, dont Au bord d’une source, la Vallée d’Obermann, les Sonnets de Pétrarque (surtout le 104), Après une lecture du Dante, la Tarentelle de Venezia e Napoli et Les Jeux d’eau de la Villa d’Este. Il n’est pas exagéré de dire que les autres sont relativement ignorées, en particulier la quasi-totalité de la Troisième Année.
On compte par ailleurs dans le cycle divers échantillons du génie incontestable de Liszt dans l’art de la transcription. Ainsi les Trois Sonnets de Pétrarque avaient-ils été écrits à l’origine sous forme de mélodies pour voix et piano, avant d’être réécrits pour le piano seul, l’auteur s’administrant le traitement qu’il a maintes fois appliqué avec succès aux lieder de Schubert, de Schumann, de Mendelssohn, de Beethoven, de Chopin et d’autres.
Sans compter, toujours dans le registre folklorique, ces chants traditionnels du canton de Fribourg que sont les Ranz des vaches et Ranz de chèvres, qui fournissent leur substance à la Pastorale et au Mal du pays.
C’est peut-être le moment le plus poignant du cycle, lorsque, après presque deux heures d’effusion romantique, de torrents de passions et de tourments, ce mélange de noirceur désespérée et de pureté céleste élève soudain l’auditeur loin des sentiments terrestres.