Platée 1
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Platée

 

Écrite pour le mariage, en 1745, du Dauphin et de l’Infante d’Espagne, Platée fit, lors de sa création à Versailles, l’effet d’une petite révolution.

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Car, outre le fait qu’on y raillait une vieille nymphe jouée par un homme devant une jeune mariée «peu gâtée» par la nature, on y voyait pour la première fois un ouvrage purement burlesque. À la différence de l’opéra italien, en effet, l’opéra français n’admettait guère le mélange des styles, pourtant constitutif du Baroque, et dans la «Tragédie lyrique», qui demeurait le modèle des théâtres musicaux de ce temps, il était parfois permis de sourire, mais jamais davantage. Platée, donc, joue délibérément la carte du burlesque. Mais c’est aussi parce que l’oeuvre elle-même est un énorme pastiche de l’opéra français traditionnel.

Tous les poncifs, les tics, les manies du genre y sont regroupés et il suffit juste de déplacer un accent ou de les replacer dans un autre contexte pour en souligner l’aspect comique. Et comme le sujet le plus courant de l’opéra traditionnel est l’Amour, avec toutes ses vicissitudes, il est normal que la parodie s’étende à ce sujet et que Platée présente une image grotesque et dérisoire du «doux lien».

Sur le plan musical, Rameau joue de la même ironie et, pour traduire la maladresse et le ridicule de la pauvre Platée, invente des accords dissonants et malmène les règles, sacrées au 18e siècle, de la bonne prosodie. Le baron Grimm et Jean-Jacques Rousseau furent de fervents admirateurs de l’oeuvre.

Opéra Baroque

Écrite pour le mariage, en 1745, du Dauphin et de l’Infante d’Espagne, Platée fit, lors de sa création à Versailles, l’effet d’une petite révolution.

Car, outre le fait qu’on y raillait une vieille nymphe jouée par un homme devant une jeune mariée «peu gâtée» par la nature, on y voyait pour la première fois un ouvrage purement burlesque. À la différence de l’opéra italien, en effet, l’opéra français n’admettait guère le mélange des styles, pourtant constitutif du Baroque, et dans la «Tragédie lyrique», qui demeurait le modèle des théâtres musicaux de ce temps, il était parfois permis de sourire, mais jamais davantage. Platée, donc, joue délibérément la carte du burlesque. Mais c’est aussi parce que l’oeuvre elle-même est un énorme pastiche de l’opéra français traditionnel.

Tous les poncifs, les tics, les manies du genre y sont regroupés et il suffit juste de déplacer un accent ou de les replacer dans un autre contexte pour en souligner l’aspect comique. Et comme le sujet le plus courant de l’opéra traditionnel est l’Amour, avec toutes ses vicissitudes, il est normal que la parodie s’étende à ce sujet et que Platée présente une image grotesque et dérisoire du «doux lien».

Sur le plan musical, Rameau joue de la même ironie et, pour traduire la maladresse et le ridicule de la pauvre Platée, invente des accords dissonants et malmène les règles, sacrées au 18e siècle, de la bonne prosodie. Le baron Grimm et Jean-Jacques Rousseau furent de fervents admirateurs de l’oeuvre.

Opéra Baroque